Le film de Noël ultime
Ce n’est pas un hasard si notre adaptation de Fanny och Alexander est programmée en fin d’année. Le Noël opulent et magique avec lequel s’ouvre le film en fait, pour beaucoup, l’un des plus beaux films de Noël de tous les temps. Les préparatifs méticuleux chez les Ekdahl, le buffet grandiose, le sapin de Noël parfait, la pièce de théâtre jouée pour l’occasion, les authentiques chants et danses traditionnels (« Nu är det Jul igen »)… En Suède, l’expression « un Noël à la Fanny och Alexander » est très répandue pour de bonnes raisons.
Selon Bergman lui-même, l’origine de cette scène remonte à une proposition du Bayerische Staatsoper de mettre en scène Les Contes d’Hoffmann, l’opéra d’Offenbach : « À la fin des années 1970, je devais mettre en scène Les Contes d’Hoffmann pour l’Opéra de Munich. [...] Dans une des nouvelles d’Hoffmann, il y a la description d’une pièce gigantesque et magique. C’était cette pièce magique que je voulais mettre en scène. [...] Il y a aussi une illustration des histoires d’E.T.A. Hoffmann qui n’a jamais cessé de me hanter, une image du Casse-Noisette. Deux enfants grelottent l’un contre l’autre dans le crépuscule de la veille de Noël, attendant impatiemment que les bougies du sapin soient allumées et que les portes du salon s’ouvrent. C’est cette scène qui m’a donné l’idée de faire commencer Fanny och Alexander par une célébration de Noël. (Images : My Life in Film, Faber and Faber, 1995).